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250 HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
Une circonstance semble indiquer que le travail de la haute lice ne fut jamais qu'une exception dans la cité anversoise ; nous voulons parler du refus fait par le magistrat de publier l'édit de 1544, comme n'étant pas applicable à Anvers. D'autre part, les artisans de Bruxelles se plaignent vivement cles fraudes commises par leurs voisins. A les en croire, les marchands d'Anvers auraient fait placer les armes de la ville sur des tapisseries fabriquées à Bruxelles pour induire leurs clients en erreur.
Il faut cependant tenir compte du témoignage de Guicciardiiti, qui constate l'existence d'ateliers de haute lice sur les bords de l'Escaut. On a déjà parlé de ce tapissier bruxellois, nommé Michel de Bos, installé à Anvers vers 1560, qui engagea, trois ans plus tard, des négociations avec le magistrat pour l'exécution d'une tenture où devait être retracé le cours des rivières de Middelbourg à Bruxelles, avec la représentation des contrées environnantes.
Parmi les marchands anversois les plus renommés de la fin du xvi0 siècle, François Swerts se présente en première ligne. Il était en quelque sorte le fournisseur attitré de l'archiduc Ernest d'Autriche, qui lui acheta, à diverses reprises, uné certaine quantité de tentures : d'abord, en 1594, deux chambres, l'une, en huit panneaux , de l'Histoire de Pomone, l'autre représentant les Sept merveilles du monde, en six pièces, pour la somme de 4,576 livres de Flandre. Quelques mois après, il vendait au mème personnage six autres pièces retraçant des épisodes de la Guerre de Troie; leur prix s'élevait à 1,03'2 florins.
Une mesure qui assurait à la ville le monopole de la vente des tentures de haute lice, fut la création d'une vaste galerie ou panl où pouvaient être exposées les tapisseries à vendre. Là les acheteurs avaient sous les yeux les produits de tous les ateliers. Une pareille installation facilitait les transactions ; elle contribua sans doute beaucoup à faire d'Anvers le grand marché de l'industrie flamande.
Bruxelles. — La présence de la cour avait dû protéger dans une certaine mesure la ville de Bruxelles contre la décadence qui s'étendait de proche en proche à tous les centres manufacturiers, des Pays-Bas espagnols. Cependant la capitale même n'échappe pas complètement à l'influence funeste de la guerre civile, et on peut lui appliquer, comme à ses voisines, les réflexions judicieuses que la
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